Une espèce invasive (ou exogène) est une espèce qui suite à son implantation volontaire ou accidentelle sur un territoire devient nuisible à la biodiversité des écosystèmes naturels dans lesquels elle prolifère, souvent grâce à son fort potentiel de croissance et de reproduction.
Un exemple bien connu le long des voies ferrées d’Ile-de-France :
Le Buddleia de David (Buddleja davidii) aussi connu sous le nom d’arbre à papillons est une espèce originaire de Chine, cultivée en France depuis 1895. Depuis cette date, cette espèce a été très utilisée comme plante ornementale dans les jardins et les aménagements paysagers. Même si le Buddleia est à la base une espèce montagnarde, il semble s’être parfaitement adapté au climat tempéré européen.
S’il est aujourd’hui moins utilisé pour l’ornementation, il est surtout visible le long des voies ferrées, des routes, des trottoirs et colonise bon nombre de friches urbaines. En effet son écologie et son caractère d’espèce pionnière lui permettent de s’implanter sur la plupart des milieux artificialisés.
Bien qu’il soit connu pour attirer et nourrir les papillons adultes qui butinent ses fleurs, les chenilles ne peuvent consommer ses feuilles toxiques. De plus, sa nocivité pour les écosystèmes réside dans sa capacité à coloniser rapidement un milieu avec une croissance et une reproduction rapide ; les espèces locales qui permettent à la faune qui leur est associée de se développer (nourriture, reproduction, abri) régressent face aux buissons denses de Buddleia. La zone centrale de la base de Loisirs du Val de Seine présente dans sa partie centrale une zone où le terrain a été fortement remanié et est qui est propice au développement de cette espèce (cf. photo).
D’autres espèces qu’on peut observer sur notre territoire
Les exemples ne s’arrêtent pas là : on peut citer quelques espèces envahissantes, végétales ou animales telles que :
– La Renouée du Japon (Reynoutria japonica) capable de refaire une jeune pousse à partir de quelques centimètres de rhizome, ce qui rend son éradication extrêmement difficile,
– Le Robinier faux-acacia (Robinia pseudoacacia) ; grâce à sa croissance rapide, il colonise les trouées dans nos forêts et fixe l’azote au niveau de ses racines modifiant profondément la flore locale,
– L’écureuil de Corée ou Tamia de Sibérie (Tamias sibiricus) qui est un vecteur important de la maladie de Lyme car il abrite un nombre considérable de tiques. Il rentre aussi en concurrence avec l’écureuil roux de nos forêts et participe à son déclin.
Le mal est déjà bien avancé : en France métropolitaine, on estime à 78 le nombre d’espèces végétales invasives introduites et à 31 le nombre d’espèces animales. A l’échelle de l’Europe les dégâts induits par ces espèces s’élèveraient à 12 milliards d’€/an. Avec l’accroissement des échanges commerciaux et la recherche d’espèces originales, ces espèces vont continuer à nous envahir.
Comment lutter ?
Actuellement beaucoup d’expérimentations sont mises en œuvre pour tenter de limiter la propagation des espèces végétales invasives ; certaines techniques s’avèrent plus efficaces que d’autres néanmoins la prévention reste primordiale. Il faut donc éviter les espèces à risque pour l’ornementation ou utiliser des espèces hybrides stériles (notamment pour Buddleia) qui ne présentent pas de risques pour les espaces naturels.
Site de recensement des écureuils de Corée : http://ecureuils.mnhn.fr/ecureuil-de-coree