L’association ADIV-Environnement s’oppose fermement à ce projet qui porte atteinte à la zone protégée des étangs de l’Ile de Loisirs du Val de Seine
Côté Bouygues Immobilier, une demande de permis d’aménager a été déposée pour la construction d’une marina de 600 logements. Si nous ne connaissons pas le contenu de cette demande, nous avons l’avis de la Mission Régionale d’Autorité environnementale (MRAe) qui a analysé le dossier. Les remarques de la MRAe portent surtout sur la richesse en biodiversité du site avec la présence de nombreuses espèces protégées et sur la question du paysage (construction d’immeubles R+5 au milieu d’une zone où toute la rive est boisée)
En ce qui concerne les espèces protégées, la MRAe rappelle qu’une dérogation à l’atteinte à des espèces protégées ne peut être accordée qu’en cas d’intérêt public majeur du projet. On peut penser que Bouygues Immobilier aura quelques difficultés à prouver que son projet de marina est d’intérêt public majeur. La seule personne ayant trouvé un quelconque intérêt pour cette marina est Monsieur Tautou qui évoquait dans la presse la possibilité d’aller « l’été boire un verre sous les parasols sur les quais ». Pas sûr que le Conseil National de la Protection de la Nature (celui-là même qui doute de l’intérêt public majeur de la déviation de la RD154) se satisfasse de cette explication.
Côté Philippe Tautou, c’est la course pour faire avancer le dossier coûte que coûte. Il profite pour cela de sa position de président de la communauté urbaine pour rendre la zone constructible. Il profite également de sa majorité municipale qui le soutient sans sourciller lorsqu’il propose de signer des conventions avec Bouygues Immobilier.
Il engage ainsi la commune pour des années avec un groupe qui a un chiffre d’affaires de près de 3 milliards et qui emploie près de 2000 personnes dont probablement une centaine de juristes et des chargés d’affaires qui ont l’habitude de traiter avec les maires en les flattant un peu pour que la négociation se passe mieux.
C’est semble-t-il la méthode adoptée avec Philippe Tautou, invité par Bouygues à présenter le projet de marina lors d’un petit déjeuner presse dans le cadre d’un salon du Marché international des professionnels de l’immobilier (salon du MIPIM 2019 à Cannes) :
On voit bien dans cette affaire que c’est Bouygues qui est maitre du jeu comme on a pu le voir dans le découpage de la zone inconstructible, réalisé pour coller au projet d’aménagement de Bouygues.
Philippe Tautou engage la commune pour des années dans un projet contestable simplement parce que, comme il le dit dans l’article déjà cité : « Je voulais positionner ici un projet structurant pour notre territoire». Y aura-t-il quelqu’un au conseil municipal pour arrêter la folie des grandeurs de Philippe Tautou, avant qu’il ne soit trop tard ?
La commune de Verneuil a déjà connu l’affaire du Bois de Verneuil ; y aura-il une affaire de la marina lorsqu’il faudra payer les conséquences de cette précipitation à engager ce projet avec la société Bouygues qui saura bien défendre ses intérêts le moment venu.
En en-tête, vue d’artiste du projet, extraite du document de la MRAe ; vue du zonage extraite du dossier de concertation préalable de Bouygues Immobilier (mars 2019).