Malgré l’engagement du Directeur de l’Ile de Loisirs du Val de Seine, les arbres de l’ile de l’étang du Gallardon abritant des nids de cormorans ont été abattus en toute illégalité
Début février, des personnes nous avaient alertés sur des propos tenus par des pêcheurs qui annonçaient vouloir faire abattre tous les arbres présents sur l’île située au milieu de l’étang du Gallardon ; ces arbres abritent en effet de nombreux nids de cormorans.
Nous avons alors envoyé un mail au Directeur de l’Ile de Loisirs du Val de Seine pour lui rappeler que les cormorans sont une espèce protégée et que toute destruction de leur habitat doit faire l’objet d’une demande de dérogation pour destruction d’espèces protégées.
En réponse, le Directeur nous a transmis la réponse suivante qui nous avait rassuré :
Quelle n’a pas été notre surprise lorsque le 19 février, nous avons constaté que tous les arbres présents sur l’île avaient été abattus. Un groupe de pêcheurs, en train de faire du nettoyage a confirmé à un adhérent de la LPO que c’étaient bien eux qui avaient coupé les arbres.
Le 22 février, la LPO, Triel-Environnement et ADIV-Environnement ont envoyé un courrier au Directeur de l’Ile de Loisirs du Val de Seine pour lui demander des explications sur les points suivants :
- Pourquoi nous avez-vous affirmé que vous n’autoriseriez jamais la coupe des arbres sur l’île du Gallardon ?
- Ces coupes ont-elles eu lieu sans votre accord, ce qui pose alors question sur la gestion de la base ?
Depuis la publication de cet article, nous avons reçu la réponse du Directeur de la Base de Loisirs à notre courrier. En fait, il ne s’agit pas réellement d’une réponse à notre courrier : il s’agit surtout d’une défense de l’UPBL (Union des Pêcheurs de la Base de Loisirs) et surtout de son président « dont on ne peut douter de la bonne foi ». Ensuite bien entendu, le Directeur rabaisse l’affaire à la coupe de « quelques arbres morts ou sévèrement endommagés » pour des raisons liées à la sécurité.
Nous comprenons les impératifs de la sécurité mais sur une île où personne ne se rend, le risque lié à la chute d’une branche d’un arbre nous paraît très limité.
Comme l’UPBL, nous avons déjà participé à de nombreuses opérations de nettoyage mais nous n’avions pas conscience que cela nous donnait des droits sur les zones sur lesquelles nous avions ramassé les canettes et autres détritus. Nous prenons bien note de cette nouvelle donnée qui nous permettra de motiver plus facilement nos bénévoles.
Cette réponse n’a pas changé notre position ; la LPO, Triel Environnement et ADIV-Environnement ont déposé le 21 mars 2022 une plainte auprès du procureur de la République pour destruction d’espèces protégées dans le périmètre de l’Île de Loisirs du Val-de-Seine.