Du mieux dans la qualité de l’air que nous respirons

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Au point de vue environnement, la période est plutôt aux mauvaises nouvelles. Il est pourtant un domaine où l’on observe plutôt une amélioration, il s’agit de la qualité de l’air que nous respirons. A l’occasion de la publication du bilan 2023 par Airparif de la qualité de l’air en Ile-de-France, nous avons étudié comment la qualité de l’air évoluait sur notre territoire.

En Ile-de-France, la qualité de l’air est soumise à d’importantes pollutions ce qui favorise le développement de pathologies chroniques graves et se traduit par une augmentation de la mortalité, une baisse de l’espérance de vie et un recours accru aux soins. Néanmoins, avec une baisse des émissions d’oxydes d’azote et de particules fines de plus de 35 % en 10 ans, la qualité de l’air francilien s’est notablement améliorée hormis en ce qui concerne l’ozone dont les concentrations vont probablement continuer à augmenter.

En France, les polluants atmosphériques réglementés sont le dioxyde d’azote (NO2), les particules (PM10) et les particules fines (PM2,5), l’ozone (O3), les hydrocarbures aromatiques polycycliques (HAP), le monoxyde de carbone (CO), le dioxyde de soufre (SO2) et les métaux (particules solides en suspension dans l’air comme le nickel, le plomb, le cadmium, l’arsenic, etc.).

Dioxyde d’azote (NO2)

Le dioxyde d’azote est un gaz nocif pour le système respiratoire. En Ile-de-France, ce polluant est principalement émis par les véhicules diesel et essence comme le montre la figure ci-dessous.

Répartition des émissions de NOx par secteurs d’activité. Comparaison entre les émissions au niveau de GPSEO et de la région Ile-de-France

Entre 2013 et 2023, du fait du renouvellement du parc automobile et des politiques mises en place, les niveaux de NO2 ont baissé de 40%. S’il reste des habitants en Ile-de-France exposés à des niveaux supérieurs à la réglementation française, ce n’est plus le cas dans notre secteur même si la pollution autours des grands axes (A13, N184) se distingue bien sur la carte de 2023.

Particules PM10

Les particules PM10 sont des entités solides de diamètre inférieur à 10 µm. Ces particules augmentent le risque de maladies respiratoires et cardio-vasculaires. En Ile-de-France, les particules PM10 sont principalement émises par le chauffage au bois et les véhicules diesel et essence et dans une moindre mesure par les activités de labour agricoles et de chantiers. Les concentrations de particules PM10 ont baissé en moyenne de 35 % entre 2013 et 2023 en Île-de-France mais les études sanitaires indiquent clairement qu’il n’y a pas de seuil en dessous duquel les particules ne sont pas nocives : la baisse doit donc être poursuivie. Au niveau européen, le seuil réglementaire devrait être abaissé de 40 µg/m3 à 20 µg/m3 en moyenne annuelle pour se rapprocher du seuil maximal recommandé par l’OMS (15 µg/m3) tout en restant supérieur à celui-ci.

Particules PM2.5

Les particules PM2.5 sont des entités solides de diamètre inférieur à 2,5 µm. Par rapport aux particules PM10, les particules PM2.5 peuvent traverser la barrière des poumons, passer dans le sang et impacter le système cardiovasculaire et neurologique. L’origine des particules PM2.5 est la même que celle des particules PM10. Les concentrations de particules fines (PM2,5) ont baissé en moyenne de 40 % entre 2013 et 2023 en Île-de France.

L’ozone (O3)

L’ozone (dit de basse altitude qui ne doit pas être confondu avec la couche d’ozone en haute altitude) est un gaz nocif pour le système respiratoire. Ce gaz provient de la transformation chimique d’autres polluants sous l’effet d’un ensoleillement important et de fortes températures. C’est également un gaz à effet de serre. Sa concentration en moyenne annuelle a augmenté de 10% en 10 ans. Cette augmentation est observée à différents niveaux dans tout l’hémisphère Nord. Les simulations suggèrent que dans les conditions futures du climat, l’ozone estival pourrait poser une menace sérieuse pour la santé humaine, l’agriculture et les écosystèmes naturels en Europe.

Il n’existe pas de valeur limite réglementaire en France pour les concentrations d’ozone mais selon les recommandations de l’OMS, tous les franciliens respirent actuellement un air trop chargé en ozone.

Mécanismes de formation de l’ozone de basse altitude.

Les autres polluants réglementaires surveillés en Île-de-France respectant les normes de qualité de l’air sont : le benzène, le dioxyde de soufre (SO2), le monoxyde de carbone (CO), les métaux (plomb, arsenic, nickel, cadmium), les autres hydrocarbures aromatiques monocycliques (HAM), les hydrocarbures aromatiques polycycliques (HAP). Leurs niveaux sont également à la baisse.

Hormis pour l’ozone, les niveaux des polluants atmosphériques sont globalement en baisse du fait de l’évolution du parc automobile (normes plus strictes, électrification du parc) et de la baisse des pollutions émises par les industries et les carrières. Néanmoins, il n’existe pas de seuil en-deçà duquel le risque pour la santé humaine est nul ; il y a bien des alertes lors des pics de pollution mais c’est l’exposition chronique qui pèse sur la santé.

L’évolution plus inquiétante de l’ozone de basse altitude est liée à l’évolution des températures ; il faut donc s’attendre à subir en été de plus en plus de jours où les niveaux d’ozone seront particulièrement dangereux pour notre santé.

Cet article a été rédigé à partir du site Airparif, notamment en ce qui concerne les éléments chiffrés et les figures.

Quelques repères sur les tailles des particules :

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