En ce début de printemps vous avez posé un nichoir sur un arbre de votre jardin. Vous avez surveillé les va-et-vient des mésanges passant à proximité. Mais cette année pas la moindre couvée. Que s’est-il passé ? Pourquoi votre joli petit nichoir n’a pas été retenu par les oiseaux qui visitent votre jardin ? Voici quelques conseils pour mieux réussir.
Cet article est basé sur différentes publications du site ornithomedia.com et notamment sur l’article « Comment réduire les risques d’échecs de nidification des oiseaux dans les nichoirs ? ».
La pose de nichoirs est généralement un moyen pour aider les oiseaux en leur fournissant des sites de nidification quand ceux qui sont disponibles dans la nature sont devenus trop peu nombreux, à cause par exemple de l’abattage des vieux arbres, de la destruction des haies, de la démolition des vieux bâtiments et/ou de la rénovation des façades. Malgré de nombreux passages d’oiseaux dans votre jardin, vous n’avez pas de couvées. Plusieurs raisons peuvent expliquer pourquoi vous n’ayez pas réussi à louer votre petit airbnb ce printemps.
Des erreurs de conception à éviter
En ce qui concerne la forme du nichoir, les modèles habituels conviennent ; il faut juste que le nichoir soit suffisamment profond pour que les prédateurs n’aient pas accès aux oisillons. Pour le matériau, le bois est le plus souvent utilisé. Faites attention aux vernis ou autre peinture dont l’odeur pourrait faire fuir vos futurs locataires en privilégiant le bois brut. Eviter également les couleurs trop vives.
En revanche, le trou d’entrée du nichoir doit être bien adapté aux espèces qui fréquentent votre jardin : on a tendance à surestimer la taille des oiseaux : sachez qu’un trou d’un diamètre de 25 mm est suffisant pour la Mésange bleue (Cyanistes caeruleus). Pour la Mésange charbonnière (Parus major), ce sera 28 mm et 32 mm pour le Moineau domestique (Passer domesticus). Il faut aussi que les rebords du trou d’entrée soient renforcés par du métal.
Trop ou pas assez d’humidité interne
Un taux d’humidité approprié est crucial pour le bon développement des embryons et des oisillons et pour limiter leur charge parasitaire. Un nichoir doit protéger la couvée des intempéries en empêchant l’eau de pénétrer dedans, mais l’intérieur ne doit pas être trop sec ce qui est souvent le cas. Par ailleurs, un minimum de ventilation est nécessaire par de petits espaces sous le toit ou les côtés. La présence de trous dans le plancher permet d’évacuer les liquides.
Les points cruciaux : l’emplacement et l’orientation
Sous nos latitudes, mieux vaut éviter une orientation plein sud pour le nichoir au risque qu’il devienne invivable aux premières chaleurs. Il ne faut pas que le nichoir soit trop exposé au vent ou à la pluie. Il doit être discret et bien entendu inaccessible aux chats et autres prédateurs. Enfin, évitez d’installer le nichoir à proximité de lumières artificielles qui perturbent les oiseaux.
Enfin, inutile d’installer dix nichoirs dans votre petit jardin : certaines espèces, comme le Rougegorge familier (Erithacus rubecula) sont très territoriales et ne supportent pas le voisinage d’autres congénères. Les Mésanges bleue (Cyanistes caeruleus) et charbonnière évitent aussi par exemple de nicher trop près l’une de l’autre.
Avec ces indications, vous réussirez peut-être à avoir des locataires l’année prochaine. Un dernier conseil pour avoir des locataires dans votre nichoir : il faut de la patience ; si votre nichoir n’est pas occupé cette année, il le sera peut-être l’année prochaine.
N’hésitez pas à nous envoyer les photos des habitants de vos nichoirs à l’adresse de l’association : adiv.environnement@gmail.com.
Photo en en-tête : Mésange bleue (Cyanistes caeruleus) nourrissant un jeune né dans un nichoir.
Photographie : Daniel Schwen / Wikimedia Commons.