Désolation, massacre : des termes qui reviennent souvent lorsque nos adhérents nous écrivent ; que se passe-t-il dans le Bois de Verneuil ?
On doit d’abord vous dire que pour nous qui agissons depuis de longues années pour la préservation du Bois de Verneuil contre le projet de RD154, voir le Bois de Verneuil dans l’état actuel nous désole. Comment en est-on arrivé là ? Nous vous devons des explications.
Nous avons contacté plusieurs fois nos interlocuteurs à l’Agence des Espaces Verts (AEV), l’établissement public régional propriétaire du Bois de Verneuil, afin d’améliorer au moins la communication liée à ces travaux et pour dégager les chemins au fur et à mesure des abattages.
À l’initiative de la municipalité de Verneuil une réunion s’est déroulée le 11 mars 2021 en présence de deux représentants de l’AEV, dont le délégué territorial Seine-Aval, d’un agent de l’ONF et des associations les Ecolibris Rive Gauche et ADIV-Environnement. Explications :
Les coupes sont principalement liées au dépérissement très important des arbres, notamment des châtaigniers atteint de la maladie du chancre. Si l’AEV ne coupe pas les arbres le long des chemins forestiers, il faudrait interdire le bois au public. Il y a par ailleurs une exploitation qui est faite de certaines parcelles, d’où la coupe de nombreux chênes notamment.
Les arbres abattus en ce moment ont fait l’objet d’une opération de marquage conjointe entre l’AEV et l’ONF en 2019. Les arbres marqués ont été vendus sur pied à un négociant en bois qui fait intervenir actuellement une entreprise de bucheronnage pour la coupe et le débardage de ces arbres. Cette méthode a été retenue pour des raisons économiques.
Donc dans le processus, le bois coupé n’appartient plus à l’AEV. L’ONF vérifie que le arbres coupés sont bien des arbres marqués et que les opérations de débardage ne se déroulent pas dans des conditions trop difficiles.
Les travaux étaient initialement prévus jusque fin avril 2021 mais en fait ils vont durer jusqu’à la fin de l’année ce qui aura un impact sur la biodiversité, notamment pour les coupes après le 15 mars (période de nidification). Nous avons aussi constaté qu’un tronc abritant un des couples de Pic mar nichant dans le bois avait été coupé. Il n’est pas prévu de replantation des arbres mais une régénération naturelle du milieu ; le plan de gestion du bois est en cours de refonte.
Il faut bien comprendre qu’en milieu forestier, la présence de zones ouvertes est plutôt un facteur d’augmentation de la biodiversité. Ainsi, les landes à callunes sont des milieux très intéressants dans le Bois. De même, nous avons déjà demandé à l’AEV de dégager certaines zones pour empêcher que certaines espèces ne disparaissent par fermeture du milieu.
Un chantier de coupe de bois est toujours un chantier avec ses arbres abattus et les chemins défoncés par les engins de débardage. Néanmoins, nous ne pouvons que constater, comme tous ceux qui aiment et défendent le Bois de Verneuil, que certaines zones semblent sinistrées.
Nous demandons donc à l’AEV d’exiger des bucherons qu’ils procèdent aux abattages par secteurs et que ceux-ci soient dégagés au fur et à mesure. Certains chemins sont inaccessibles depuis le mois de décembre ; cette situation ne peut pas durer. Nous avons envoyé un courrier à l’AEV et à l’ONF en ce sens.
à titre personnel, je pense que c’est dommage de faire une opération simultanée sur une grande partie du bois, une coupe par secteur étalée sur plusieurs années aurait permis de conserver les grands animaux de nos bois (chevreuils, renards et sangliers) qui sont partis voir ailleurs, en espérant qu’ils reviennent.
Pour votre information, les chevreuils sont très faibles à la sortie de l’hiver après avoir passé de nombreuses semaines avec très peu de nourriture